HRADCANY Y'ocam - Press |
Hradčany est un enfant du siècle. Voila plus de quinze ans que le trompettiste Serge Adam et ses deux compagnons investissent une musique qui prend ses aises près du château de Prague mais rayonne sur l’Europe Centrale et pousse même ses visites jusqu’aux portes du Bosphore, là où le brassage a rendu caduques les limites franches entre Europe et Asie. C’est un répertoire moderne qui chante cependant le souvenir de la grandeur des Empires rivaux, l’Ottoman et l’Austro-Hongrois. En témoigne le très doux « Besh Yildan Sakkiz » où l’accordéon de David Venitucci se joue des modes orientaux en galvanisant les timbres de la trompette. C’est un folklore qui, s’il n’est pas tout à fait imaginaire, est parfaitement fantasmé et s’offre des brassées de contemplations et d’errances, à commencer par « Hej », en tout fin d’album, lorsque François Verly vient exceptionnellement ajouter son daf à un trio sans percussions. Baguenauder dans la musique des Balkans et leurs alentours sans tambours mais avec trompette, la gageure peut sembler très osée. Pourtant, « Thrace – Kimerit Bacalari Nasti Usava » démontre, comme c’est le cas depuis toujours, que Hradčany n’a pas besoin de percussions pour danser et faire danser. L’accordéon souffle des basses autant qu’il souffle des braises et structure une écriture très horizontale où le saxophone de Philippe Botta répond à la trompette dans une volonté d’étourdir le propos et l’auditeur comme après une douce valse. Hradčany aime faire danser sans pour autant s’arrêter de réfléchir. Y’OCAM est un manifeste pour la musique cosmopolite qui provoque le dandinement du bas des reins, mais sans pousser spécialement à la transe. Tout est insinué en douceur, avec beaucoup de poésie et cette petite pointe de nostalgie qui traîne toujours sur les contreforts de la capitale tchèque et qui réchauffe souvent les vieilles pierres humides et les cœurs des maraudeurs. Hradčany est une musique canaille et joyeuse, à l’image des quartiers de Prague que l’orchestre incarne. Franpi Barriaux / Publié le 18 mars 2018 |
Jazzmagazine n° 702 Février 2018 |
Nouveauté. Ce trio réunit Serge Adam (trompette), Philippe Botta (saxes, fl ney), David Venitucci (acc) autour de musiques originales inspirées très ouvertement du bassin musical s'étendant des Balkans à la Turquie. Voici quinze ans qu'ils en explorent les ressources et qu'ils perfectionnent cette façon de se les approprier et de les ouvrir à ce métier d'arrangeur et d'improvisateur qui fait la différence avec une multitude d'entreprises voisines se bousculant sur ce créneau. |
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Serge Adam, Philippe Botta, David Venitucci sont passionnés, fascinés par les musiques balkaniques. Ils s’en inspirent dans leur trio... d’experts ! > Quoi De Neuf Docteur - DOC 081 / Musea ; Believe Digital, Les Allumés du Jazz |
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Jan Hocek Hradčany: Y´Ocam4. 12. 2017 Počátkem roku jsem tady recenzoval desnosovský projekt tria Serge Adam/Tania Pividori/Christelle Séry (zde); netrvalo dlouho, a francouzský trumpetista a skladatel Serge Adam vyrukoval s novinkou jiného tria, a to s navýsost sympatickým názvem Hradčany. V pořadí již čtvrté album tohoto souboru se zove Y´Ocam... Jazzový experimentátor Adam založil Hradčany v roce 2000, okouzlen návštěvou Prahy a také zasažen balkánským folklórem; pravděpodobně mu takový název připadal vhodný (není jediný, kdo Čechy řadí k Balkánu). Onu fúzi balkánské hudby (s vlivy hudby řecké a turecké) s volnou improvizací nazývá autor většiny repertoáru Hradčan imaginárním folklórem. Spolu s ním jej hrají akordeonista David Venitucci (ex- Renaud Garcia-Fons, Denis Leloup, Norma Winstone atd.) a Philippe Botta, saxofonista a flétnista, pohybující se napříč alternativními žánry (od experimentálního rocku přes free-jazz až po world-music). Osmačtyřicetiminutová stopáž, rozčleněná do osmi kompozic, naplno ukazuje, že se dá vyhnout určitému stereotypu, do kterého podobně zaměřené soubory často upadají. Každá skladba je postavena na svébytné energii a aranžérské nápaditosti, jež takto nesplynou, a tudíž nezačnou po nějakém čase nudit. Nejsou ani zbytečně protahovány; každý ze tří instrumentalistů ví, kdy má přestat. Proto jsou jejich improvizovaná sóla součástí hudebního procesu, jsou stavebními prvky kompozice, netváří se být něčím víc, a už vůbec nejsou samoúčelnými exhibicemi či soutěžením, kdo víc, líp, rychleji, divočeji. Hned úvodní Adamova skladba Thrace, spojená s coververzí jednoho dílka Selima Seslera, předčasně zemřelého tureckého klarinetového virtuóza romského původu (1957-2014), má v sobě nápaditou a patřičně výbušnou směs tří výrazně frázujících, mírně posunutých hlasů, z nichž se nakonec vyloupne omamně orientální melodie. Barevnost, s níž se propojují akordeon, trubka a saxofon (v tomto případě sopránka), je vzrušující. V následující Accordion Pride se k sopránce přidává také tenorsax, jenž s akordeonem nádherně probublává. Rychlé tempo se střídá s pomalým, trubka free-jazzově bouří. Titulní Y´Ocam (což značí srbsky osm, a vystihuje tak 9/8 metrum skladby) je okořeněna zvukem tradiční arabské flétny ney. Na první osmitisícový vrchol se posluchač dostane se čtvrtým trackem - Jaloba (což znamená srbsky Stížnost) je plnokrevnou balkánskou jízdou s překvapivými změnami dynamiky a rytmu, se strhujícími hard-bopovými sóly. V Persembe (turecky: čtvrtek) se zase s balkánskou chutí výtečně pojí rozvolněnost soudobé komorní hudby, kdežto Eddig (Zatím) si vystačí výhradně s lidovou, srbsko-tureckou krví. Lyričtějším kusem je pak Besh Yildan Sakkiz (to je do češtiny nepřeložitelná slovní hříčka), v němž hraje hlavní roli akordeon a v závěru lahodné barvy souzvuku trubky a sopránky. Druhý vrchol čeká na posluchače ve finále alba. Osmiminutová kompozice Hej (takto se persky označuje flétna ney) je doslova extraktem starobylé hudební lyriky s duchovní, až magickou silou a šamanskou hloubkou. Tak to se vám, Francouzi, povedlo náramně!
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Un folkore imaginaire apparaît dans les compositions du trio, fusion de la musique des Balkans (musique avec des influences de grec et turc) avec l'improvisation libre. Les quarante minutes, réparties en huit compositions montrent à la perfection qu'un steréotype peut être évité. Chaque pièce est basée sur une énergie originale et la créativité dans l'arrangement provoque l'intérêt sans discontinuer. Ils ne sont pas inutilement étirés; chacun des trois instrumentistes sait quand s'arrêter. Par conséquent, leurs solos improvisés font partie du processus musical, et sont les éléments constitutifs de la composition. Ils ne semblent pas être quelque chose de plus, et certainement pas égocentriques et concurrents : mais un de plus, mieux, plus vite, plus sauvage. La chanson d'introduction Thrace, couplée à une reprise de l'une des créations de Selim Sesler, virtuose de la clarinette turque prématurément décédé (1957-2014), est un mélange créatif et explosif de trois voix à l'enivrante couleur orientale. La coloration avec laquelle l'accordéon, le saxophone (soprano dans ce cas) et la trompette s'interconnectent est passionnante. L'accordéon suivant se joindra magnifiquement au saxophone ténor dans un rythme rapide puis lent et free-jazz. Dans Y'ocam (ce qui signifie en serbe huit temps) en 9/8, le son est pimenté au ney traditionnel. Le premier des huit sommets de l'auditeur est la quatrième piste - Jaloba (qui signifie plainte serbe) est un tour des Balkans de sang pur avec des changements surprenants de dynamique et de rythme, brisant les difficiles solos bopisants. Avec Persembe (turc: jeudi) le relâchement des saveurs balkaniques se lie à l'excellence de la musique de chambre contemporaine, alors que Eddig (encore) se débrouille uniquement avec le folk, le sang serbo-turque. Vient alors le lyrique Besh Yildan Sakkiz (en tchèque un jeu de mots intraduisible), l'accordéon y joue un rôle majeur avec une conclusion dans une délicieuse harmonie colorée de trompette et de soprano. Le deuxième sommet attend les auditeurs dans la finale de l'album. Hej (ney en persan) composition de huit minutes, est littéralement un extrait d'un lyrisme musical antique avec la force spirituelle, magique et la profondeur chamanique. C'est ce que vous, les Français, avez fait! Jan Hocek Jazzport |
by Jan Hocek 2017-12 |